lundi 15 mai 2017

Le candidat favori de la Corée du Nord, le libéral Moon Jae-in gagne l’élection présidentielle en Corée du Sud

Article original de Tyler Durden, publié le 9 Mai 2017 sur le site zerohedge.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr 
Moon Jae-in et sa femme Kim Jung-sook
Après avoir perdu contre Park Geun-hye lors de l’élection présidentielle de 2012, le liberal Moon Jae-in est prêt à devenir le nouveau président de la Corée du Sud selon un sondage après les élections sud-coréennes d’aujourd’hui, selon lequel Moon a estimé avoir recueilli 41,4% de tous les votes. Le leader des sondages serait suivi par Hong Joon-Pyo, du parti conservateur Liberty Korea, avec 23,3%. Ahn Cheol-soo du Parti populaire de centre gauche est en troisième position avec 21,8%.


La Corée du Nord a indiqué que Moon est son candidat favori, et les médias d’État ont récemment appelé les électeurs sud-coréens à « punir le groupe de marionnettes des conservateurs » associé à Park.

Fils de réfugiés nord-coréens, Moon a critiqué l’installation récente d’un bouclier antimissile américain sur le sol sud-coréen et a déclaré qu’il rencontrerait Kim Jong-un, quand les circonstances s’y prêteront.

Comme le souligne Bloomberg, Moon, le leader de la gauche, a longtemps mené les sondages d’opinion, avant cette élection déclenchée par la mise en accusation de l’ancienne présidente Park Geun-hye, évincée en mars, et qui est maintenant en prison en attendant un procès pour corruption. Il a promis une approche plus douce avec la Corée du Nord et une action plus sévère contre les conglomérats familiaux qui dominent la quatrième économie asiatique.

Après avoir voté mardi, Moon a lancé un appel à l’unité. « Je serai le premier à faire de tels efforts, en m’ouvrant aux autres candidats et leurs partis, pour rechercher l’harmonie, a-t-il déclaré. J’espère que les gens feront ce qu’ils doivent faire jusqu’à la fin de l’élection, mais ne refassent qu’un, après les élections, pour l’unité de la nation. »

La victoire attendue de Moon est peut-être la plus remarquable, parce qu’elle pourrait annoncer une ère de rapprochement avec la Corée du Nord et un peu probable rapprochement d’esprit avec Donald Trump, au sujet des programmes nucléaires et balistiques de Pyongyang. « Nous sommes une cible » : le village sud-coréen se réveille en se retrouvant aux premières lignes de front face au Nord. Le libéral de 64 ans s’est positionné comme le seul candidat qualifié pour réunir le pays, après les divisions amères mises à jour suite aux relations présumées corrompues de Park avec son amie et confidente de longue date, Choi Soon-sil.



Un bref profil sur le nouveau président du pays dans le Guardian :
Alors que Park est en détention en attente d’un procès, pour des accusations qui pourraient conduire à sa condamnation à la prison à perpétuité, Moon a profité de l’appétit du pays pour le changement pour creuser son avance à deux chiffres sur son rival le plus proche, un entrepreneur dans le développement logiciel, centriste, Ahn Cheol-Soo. Après un mois de tensions croissantes sur la péninsule coréenne, au sujet des programmes nucléaires et balistiques de Pyongyang, Moon a critiqué la ligne dure poursuivie par Park et son prédécesseur, Lee Myung-bak, soulignant que la dizaine de gouvernements conservateurs qui se sont succédés au pouvoir n’avaient rien fait pour arrêter le programme nucléaire du régime.
Désireux de courtiser les anciens électeurs conservateurs qui lui ont fait perdre de peu la précédente élection, il y a cinq ans, Moon s’est montré pragmatique. Il a cessé de critiquer ouvertement le ton agressif de Trump lors de la crise la plus récente sur la péninsule coréenne et a déclaré que lui et le président américain sont « sur la même longueur d’onde », en ce qui concerne la politique de  « patience stratégique » de l’administration Obama, qui est un échec.
Selon le conseiller de la politique étrangère de Moon, les pourparlers de travail sont une possibilité mais, comme Trump, le candidat a jusqu’à présent éliminé l’idée d’un sommet avec Kim Jong-un, à moins que le régime ne s’engage à abandonner ses ambitions nucléaires.
Bien que Moon ait critiqué la précipitation « antidémocratique » de Washington pour déployer son système de défense antimissile THAAD dans un village sud-coréen à la fin du mois dernier, il a déclaré qu’il « examinerait » la suite à donner à ce dossier s’il était élu président. Il soutient également la réouverture du complexe industriel de Kaesong, un projet commun Nord-Sud qui a été considéré comme un symbole de la coopération transfrontalière, jusqu’à ce qu’il soit « temporairement » fermé au début de 2016.
Compte tenu de la spéculation selon laquelle la Corée du Nord pourrait se préparer à mener son sixième test nucléaire en seulement une décennie – un mouvement pour lequel la Maison Blanche a laissé entendre qu’il pourrait provoquer des représailles militaires – il est facile d’oublier que le vote de mardi, appelé avec sept mois d’avance, a été initialement provoqué par des problèmes internes en Corée.
Moon a promis de réformer les conglomérats familiaux de la Corée du Sud – ou chaebol – dont les liens cachés avec les grands politiciens ont été exposés par le scandale de Park, et de répondre aux problèmes intérieurs pressants, tels que l’inégalité croissante et le chômage des jeunes.
Fils aîné d’un réfugié de Corée du Nord, Moon peut prétendre avoir joué un rôle dans des moments importants de l’histoire moderne de la Corée du Sud.
Après une carrière en tant qu’avocat des droits de l’homme, il a occupé le poste de chef d’état-major du président Roh Moo-hyun, lors de la poursuite de sa « politique du rayon de soleil » pour s’engager avec Pyongyang, ce que Moon espère imiter – cette fois en tant que leader sud-coréen.
Étant donné que la position de Moon sur la Corée du Nord pourrait le mettre en contradiction avec le président américain Donald Trump, qui a souligné qu’il pourrait prendre des mesures militaires pour stopper les ambitions nucléaires de la nation isolée, cela pourrait entraîner autre fiasco diplomatique potentiel. Pendant ce temps, en Corée, Bloomberg ajoute que Moon est confronté à la tâche de guérir une nation qui souffre toujours du choc qui a culminé avec l’arrestation de Park en mars, après des mois de manifestations de rue. Il devrait ajouter des stimulants budgétaires pour créer des emplois pour les jeunes mécontents et renforcer des prévisions économiques, qui annoncent un développement pour cette année au rythme le plus lent depuis 2012.

Si Moon est confirmé, il prêtera serment mercredi, après la sortie du résultat officiel. La plupart des candidats, y compris Moon et Ahn, ont déclaré qu’ils renonceraient à une somptueuse cérémonie d’investiture et commenceront à travailler tout de suite.

On s’attend à ce que le nouveau chef nomme rapidement un premier ministre, qui aura besoin d’une approbation parlementaire et les principaux postes ministériels, y compris les ministres de la sécurité nationale et des finances, qui n’ont pas besoin de confirmation parlementaire.

Tyler Durden

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