Article original de Brandon Smith, publié le 24 Mars 2017 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Quiconque a suivi des analyses géopolitiques et économiques
alternatives dans une durée décente comprend que la structure du pouvoir
de l’establishment se développe en fonction de sa capacité à exploiter
les crises naturelles ou à les fabriquer.
Ce n’est pas si difficile à comprendre, mais pour une raison
quelconque, il y a beaucoup de gens qui supposent simplement que les
événements mondiaux majeurs se produisent « par hasard », que
les élites sont stupides ou inconscientes et que tous les résultats sont
un concours de circonstances plutôt qu’une volonté dirigée ou
manipulée. J’appelle ces gens « idiots intellectuels »
parce qu’ils croient appliquer la logique à chaque scénario, mais leurs
raisonnements sont cassés par un biais inhérent qui leur fait renier le
potentiel de « conspiration ».
Pour clarifier, leur logique se replie sur elle-même et devient
défectueuse. Ils se croient objectifs, mais ils abandonnent
l’objectivité quand ils refusent catégoriquement d’envisager la
possibilité d’une influence cachée par des intérêts spéciaux organisés.
Lorsque vous renoncez à la possibilité d’une chose, aucune preuve ne
vous convaincra jamais de sa réalité. C’est la façon dont les « plus intelligents » des gens dans la salle peuvent finir par être les plus stupides personnes de cette salle.
Dans la communauté des survivalistes, il y a une philosophie : il
n’existe pas de crise pour ceux qui sont préparés. Cela vaut autant pour
les individus préparés que pour les communautés préparées ou les
nations préparées. La seule façon pour une société de tomber, c’est
quand elle devient volontairement ignorante de résultats potentiels et
refuse de s’organiser contre eux.
Par extension, il serait logique qu’en se préparant à une crise ou à
un résultat particulier, un individu ou un groupe puisse non seulement
survivre, mais aussi en tirer bénéfice. Il n’est pas fou ou extravagant
de penser qu’il y a des groupes au pouvoir (peut-être pour de nombreuses
générations) qui cherchent agressivement à prédire ou même à imposer
des résultats particuliers en géopolitique pour leur propre profit. Et,
par profit, je ne veux pas nécessairement dire richesse matérielle. Dans
beaucoup de cas, le pouvoir d’influence sur les masses pourrait être
considéré comme un bien plus grand prix que l’argent ou la propriété.
Vous pouvez acheter des esclaves ou acheter le moyen d’imposer vos
exigences aux gens à la pointe de l’épée, mais vous ne pouvez pas mettre
un prix sur la fidélité ou l’adoration. C’est ce que les élites de
l’establishment veulent en fin de compte, la servitude volontaire de la population. Ils veulent que nous suppliions leur leadership plutôt que de devoir l’accepter à contrecœur sous la menace.
À cette fin, un modèle hégélien de problème / réaction / solution est
nécessaire. Vous ne pouvez pas influencer les gens à se porter
volontaires pour la servitude et la soumission à moins qu’ils ne soient
suffisamment terrifiés par une alternative.
Les globalistes ont tendance à utiliser ce que j’appelle un « effet de saupoudrage »
lorsqu’il s’agit de créer ou de gérer le chaos. Ils ouvrent la voie à
de multiples poudrières à travers le monde et attendent de voir
lesquelles fonctionnent et lesquelles échouent. Si vous avez assez de
ces poudrières en place, statistiquement il y a une forte probabilité
que certaines au moins réussissent. Nous l’avons vu sous une forme
évidente, il y a quelques années, lorsque des services de renseignement
ont lancé les insurrections des « Printemps arabes »
en Libye et en Égypte parmi d’autres nations, ainsi que le financement
et la formation de groupes terroristes en Libye et en Jordanie qui sont
devenus ISIS en Syrie et en Irak. À peu près au même moment, nous avions
des chiens de race élitistes comme John McCain en Syrie et en Ukraine,
aidant à fomenter l’agitation et la guerre civile.
Tous ces événements fabriqués ont créé une vague d’instabilité
mondiale qui perdure encore à ce jour. Non seulement cela, mais une
poudrière exploitée avec succès a la capacité de donner naissance à des
dizaines de nouvelles poudrières. Elles ont tendance à se propager,
comme un cancer.
Cela dit, certaines poudrières sont plus dangereuses que d’autres.
Voici quelques-uns des événements que je considère les plus volatiles en
ce moment.
Le plafond de la dette américaine va-t-il se concrétiser ?
Je me rends compte que nous avons vu ce scénario plusieurs fois au
cours des huit dernières années sous l’administration Obama ; le battage
médiatique extrême sur les conflits possibles entre Républicains et
Démocrates autour du problème de l’extension du plafond de la dette
courante pour quelques mois ou quelques années. Dans tous les cas, les
Républicains ont simulé des tentatives de réduire les dépenses
gouvernementales, puis les ont laissées s’étendre. Toute la lutte était
purement théâtrale et probablement destinée à distraire le public.
Cependant, dans ce cas, certains éléments sont très différents.
La date limite du 15 mars franchie, l’horloge avance sur le niveau de fonds restants et pour des « mesures extraordinaires » visant
à étirer le budget fédéral jusqu’à ce qu’un vote sur une extension du
plafond de la dette puisse avoir lieu. On prévoit que les fonds dureront
peut-être jusqu’à cet automne. Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin,
un ancien de Goldman Sachs, a bien sûr demandé au Congrès un vote rapide
pour rehausser le plafond. C’est plutôt contraire à la position originelle de Donald Trump sur la constante augmentation de la dette nationale qui serait « embarrassante » pour les Républicains.
Ce n’est pas de la faute de Trump qui a hérité de la responsabilité
de la bulle la plus massivement gonflée de l’histoire des États-Unis
après que Barack Obama a pratiquement doublé la dette nationale pendant
son mandat (un exploit incroyable, c’est sûr). Mais cela ne change rien à
la réalité selon laquelle les États-Unis vont bien au-delà de leurs
moyens d’équilibrer leur budget ou de maintenir le niveau actuel des
dépenses. Et je voudrais rappeler à tous que la dette officielle
n’inclut même pas les milliards de dollars des coûts actuels associés
aux programmes de droits sociaux ou autres.
Avec une dette des États-Unis à son point de rupture, il semblerait
prudent d’instituer des réductions de dépenses considérables. Bien sûr,
l’application de ces compressions pourrait devenir l’excuse nécessaire
pour conduire réellement le débat sur le plafond de la dette à la crise.
Je ne suis pas du tout surpris que le leader de la minorité démocrate
du Sénat, Chuck Schumer, ait récemment promis de désamorcer les
discussions sur le plafond de la dette si Trump poursuivait ses reculs
sur l’Obamacare, la construction du mur frontalier sud ou le détricotage
du planning familial. Schumer a spécifiquement mis en garde contre un blocage du gouvernement visant à empêcher l’administration Trump d’instituer de telles politiques.
Ainsi, vous pouvez voir pourquoi ce fiasco particulier de plafond de
dette pourrait être différent cette fois-ci. Avec Trump au bureau ovale,
les élites de l’establishment ont une occasion parfaite de semer un
chaos financier et de faire des conservateurs les boucs émissaires dans
le processus. Est-ce qu’ils vont suivre ou non, cela reste à voir…
Retour du joker nord-coréen ?
Ils sont de reeeeeeeetour ! Oui, la Corée du Nord sort du néant
géopolitique tous les deux ou trois ans environ pour inonder les grands
médias avec des titres d’apocalypse. Chaque nouvelle avancée de missile
ou test de fusée par Pyongyang évoque des images d’ICBM
et de champignon atomique. La Corée du Nord semble être la cible
privilégiée des globalistes à certains moments. Si jamais ils ont besoin
d’une guerre, la Corée du Nord est plus qu’heureuse de la leur servir.
Si jamais ils ont besoin d’un méchant à placer au premier plan d’une
attaque terroriste sous drapeau faux, la Corée du Nord est un candidat
parfait. Et, avec la relation « unique » de la Corée
du Nord avec la Chine, la situation diplomatique et le potentiel de
conflit généralisé deviennent encore plus explosifs.
Comme pour le plafond de la dette, nous avons vu de nombreux cas de
tensions accrues avec la Corée du Nord se profiler, exagérées par les
médias et le Pentagone, peut-être pour rappeler au monde pourquoi nous
devrions continuer à avoir peur. Cela dit, encore une fois, cette
fois-ci, cela semble différent.
Le secrétaire d’État Rex Tillerson a déclaré de façon très flagrante que les frappes préventives contre la Corée du Nord
sont immédiatement sur la table. Autrement dit, le simple soupçon d’une
menace, réelle ou imaginaire, pourrait être utilisé comme un argument
rationnel pour une frappe cinétique. Pas de sanctions économiques ou de
pression diplomatique, mais une guerre totale.
Est-ce que je pense que c’est possible ? Cette fois, oui, plus que
jamais. Si Trump doit être utilisé par l’establishment comme bouc
émissaire pour l’effondrement comme je l’ai prédit bien avant son
élection, alors une situation doit se produire dans laquelle la force
militaire manifeste à l’étranger et à la maison est solidifiée. La
guerre est l’écran de fumée par lequel le terrorisme, réel ou parrainé
par l’État, fleurit. La loi martiale est le résultat inévitable. La
guerre peut également être accusée d’être le déclencheur d’une crise
économique en gestation depuis déjà de nombreuses années. Et la guerre
déchire et détruit les relations diplomatiques avec les nations
périphériques, causant plus de détresse économique.
Un conflit avec la Corée du Nord offrirait aux globalistes une boite de Petri parfaite pour leur chaos dirigé.
Le retour de l’effondrement du marché du pétrole ?
De nombreux analystes économiques attendent encore un « crash »
du marché pétrolier. C’est déconcertant pour moi de comprendre pourquoi
ils ne se rendent pas compte que l’accident sur les marchés pétroliers a
déjà eu lieu. La consommation de pétrole est en baisse depuis 2008. Les
prévisions de consommation de pétrole faites par l’EIA ont été à côté
de la plaque ces dernières années. Les hausses globales de la demande
sont également stagnantes.
Alors que les grands médias et l’OPEP se focalisent sur l’offre et la
production, le vrai coupable de la surabondance mondiale de pétrole est
quelque chose qu’ils ne veulent pas aborder ─ l’effondrement de la
consommation. C’est pourquoi, en dépit des réductions de pétrole de
l’OPEP (si elles sont réelles), les prix sont restés stables et baissent
maintenant une fois de plus. Ajoutez à cela la réalité que certains
pays producteurs ont menti au sujet du niveau des réductions instituées,
et on peut imaginer qu’un autre revirement aura lieu autour des prix du
pétrole.
L’effondrement initial du prix du pétrole de plus de 100 $ le baril à
environ 30 $ a été un crash incroyable, mais personne ne semble vouloir
appeler cela un crash. Aujourd’hui, le prix d’environ 50 $ le baril est
à peine suffisant pour permettre à l’industrie de se payer dans la
plupart des cas. Comme j’ai mis en garde depuis l’année dernière, le
saut de 20 $ est temporaire. Les réductions de l’OPEP sont minimes, si
elles sont même vraiment mises en œuvre, et la demande continue à
faiblir. Une consommation lente et une production inadéquatement ajustée
justifient la déflation des prix. Il n’y a pas moyen de contourner ce
fait.
Pourquoi le pétrole importe-t-il autant ? Ce devrait être évident
pour la plupart des gens, mais la stabilité des nations et de régions
entières repose largement sur la stabilité du marché pétrolier. En
particulier, le statut de réserve mondiale du dollar des États-Unis est
inexorablement lié au fait que c’est aussi la pétro-monnaie. Le chaos du
marché pétrolier entraînera sans doute une crise du dollar lui-même. En
fait, la dernière fois que le pétrole est tombé dans la fourchette de
30 dollars le baril, l’Arabie saoudite a ouvertement menacé de commencer
des efforts de découplage du dollar et de passer à un panier de
monnaies comme moyen de paiement pour le commerce international de
pétrole.
Les médias traditionnels ont essayé d’enterrer cette histoire comme une « simple posture »,
et je pense que de nombreux économistes MSM sont assez stupides pour
croire que voir l’Arabie saoudite laisser tomber le dollar comme
pétro-monnaie standard est sans conséquence. Ce qu’ils ne considèrent
pas, c’est que là où va l’Arabie saoudite, la plupart des autres
producteurs de pétrole suivront.
L’économie des États-Unis ne peut survivre sans le statut de réserve
mondiale du dollar et, par extension, son pétro-statut. Une crise du
dollar provoquée par les nations de l’OPEP serait absolument
dévastatrice. C’est pourquoi je suggère fortement que les gens prennent
note des prix du pétrole dans le tableau géopolitique plus large.
La résurgence du terrorisme ?
Dans mon article Les globalistes veulent détruire les principes conservateurs – mais ils ont besoin de notre aide,
j’ai prédit des attaques terroristes croissantes au cours du printemps
en Europe et aux États-Unis. J’ai aussi récemment prédit que s’il y a
une résurgence du terrorisme dans l’UE, Marine Le Pen remportera la
présidence française. Jusqu’à présent, il y a eu de multiples petites
attaques en France, des émeutes sporadiques dans toute l’UE et
maintenant ces derniers meurtres aux portes du Parlement britannique. De
telles attaques n’ont pas encore été déclenchées aux États-Unis, mais
je m’attends à ce que ces événements augmentent avant l’été.
Le terrorisme en lui-même ne représente pas nécessairement une « poudrière géopolitique »
si nous ne parlons pas de quelque chose à l’échelle du 9/11, mais il a
tendance à servir de catalyseur pour d’autres changements importants au
niveau des gouvernements et de la société. L’apparition de ce que les
globalistes appellent le « populisme » (leur bouc
émissaire préféré pour toutes les crises sous le soleil, y compris les
crises en gestation depuis près d’une décennie) pourrait être en partie
directement liée aux programmes d’immigration massive forcée dans l’UE
et aux États-Unis, avec l’expansion du terrorisme. Chaque attaque
rapprochera de plus en plus certaines nations occidentales d’un
gouvernement plus nationaliste.
Comme ce processus se poursuit, le danger augmente que les
globalistes et les banques centrales tirent le bouchon de leur soutien
des marchés boursiers. Du terrorisme au populisme à l’effondrement
économique ─ c’est le récit qui sera vendu au public dans un avenir
rapproché. C’est un récit qui pourrait vacciner le monde pour les
générations à venir si nous ne continuons pas à exposer les véritables
coupables internationalistes derrière notre instabilité financière en
cours.
À surveiller
Chaque fois qu’un analyste alternatif écrit un article concernant
l’évaluation de la menace, on peut s’attendre à ce que certains
imbéciles sautent sur l’accusation de « prophètes de malheur ». Je ne suis pas sûr que quelqu’un les prenne vraiment au sérieux, mais soyons critiques pendant un moment.
Une civilisation est fragile et finie. Cela a toujours été le cas et
cela le sera très probablement toujours. La poursuite de la paix et de
la stabilité, même à un micro-niveau comme un quartier ou une ville,
exige de la vigilance et de la préparation. Les gouvernements dépensent
des milliards dans des groupes de réflexion et des groupes de travail
dont la seule fonction est l’évaluation de la menace. Ils pourraient
seulement évaluer les menaces dues à l’élite au pouvoir et non pas
celles des citoyens, mais elles existent tout de même. Personne n’accuse
ces think tanks de « prophéties apocalyptiques » chaque fois qu’ils présentent une analyse qui n’est pas des plus optimiste.
Je ne vois guère par quelle logique nier le droit du public d’avoir ses propres « think tanks » ou être sceptique sur notre « stabilité »
actuelle. Le fait est que les analystes alternatifs (moi inclus) ont
prouvé à maintes et maintes reprises la justesse de leurs prédictions et
de leurs avertissements, alors que les analystes dominants, régurgitant
un faux optimisme sans fin, se sont indubitablement beaucoup trompés.
Nous ne faisons pas la promotion de « prophéties apocalyptiques ». Nous présentons la réalité.
De grands changements sociaux et politiques ne se produisent jamais
dans le vide. Il y a toujours des déclencheurs et des signaux
d’avertissement. Parfois, ces événements se produisent naturellement,
parfois ils sont créés. Dans les deux cas, rester vigilant et conscient
est le pur bon sens. Cela ne signifie pas que nous devions être dans un
état de panique constante. Au contraire, comme je l’ai mentionné au
début de cet article, les gens bien préparés n’ont pas besoin de
paniquer.
Brandon Smith
Il me semble que la consommation en pétrole n'a pas tendance à fléchir mais plutôt à augmenter. Et les prix ne sont nullement fixés selon l'offre et la demande. Les pays producteurs eux mémes ne sont pas maîtres de leur produit. Ils obéissent à leur parrain au dépens méme de la prospérité de leurs concitoyens.
RépondreSupprimerConcernant le terrorisme étudié par les think tank, il me parait que les travaux de ces gens hautement qualifiés ne sert pas à contrecarrer le terrorisme mais plutot à lui offrir les conditions de fleurir ou tout simplement le créer, car l'origine du phénomène réside bien dans l'injustice et la terreur apparente et cachée .
Enfin, l'avidité individuelle ou étatique a donné naissance à une oligarchie qui dirige discrétionnairement toute la planéte servie par une armée de nervis officiels et mafieux